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Un duo paritaire à la tête du Modef pour défendre « les petits producteurs »

Frédéric Mazer et Victoire Violanes ont tous deux été élus pour représenter le Modef.

Le syndicat agricole le Modef a élu ses deux coprésidents, Frédéric Mazer, éleveur ovin, et Victoire Violanes, productrice de cannes à sucre en Guadeloupe.

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Le Modef a présenté son nouveau bureau national, ce mercredi 21 mai 2025 à Neuvic (Corrèze). Un duo a été élu à la tête du syndicat pour les trois prochaines années : Frédéric Mazer et Victoire Violanes. Le premier est éleveur pastoral d’ovins dans le Gard, la seconde est productrice de canne à sucre et petits légumes en Guadeloupe.

Après six ans à la présidence du syndicat, Pierre Thomas a laissé sa place à l’agricultrice de Guadeloupe, également élue à la chambre d’agriculture du département pour accompagner Frédéric Mazer, qui coprésidait déjà le Modef depuis six mois.

Producteurs d’outre-mer

À l’image de la Confédération paysanne, l’arrivée d’une personne issue des Outre-mer au poste de président pour la première fois témoigne d’une ouverture du syndicat à l’égard des sujets qui touchent particulièrement les départements et territoires d’outre-mer (Drom).

Victoire Violanes espère ainsi défendre les « très petits » producteurs dans les Drom (entre 3 et 5 hectares en Guadeloupe et un et demie en Guyane). Le syndicat, très minoritaire en métropole, bénéficie d’une forte adhésion dans les territoires d’outre-mer.

Il s’agit aussi, pour le syndicat de demander à « déporter » une partie des aides à l’hectare de la Pac vers les aides couplées à la production pour « donner un coup de pouce » à certaines productions en difficulté, envisage Frédéric Mazer. Et d’ajouter : « les aides couplés en brebis ont rendu beaucoup service à la filière » avec l’arrivée de nouveaux troupeaux dans des endroits désertés.

Sur les dix-neuf membres du bureau « rajeuni et féminisé », deux sont issus des Outre-mer en plus de la nouvelle coprésidente : Laurietta Carolina (troisième vice-présidente, Guyane) et Fouad Ali (secrétaire national, Mayotte).

« Trouver un équilibre » sur la loi Duplomb

Alors que les députés entameront l’examen de la controversée proposition de loi Duplomb, le syndicat veut « trouver un équilibre intelligent et raisonné » pour l’utilisation des produits phytosanitaires, et en particulier l’acétamipride. « De façon précise » en fonction des filières et des territoires, soutient Lionel Girardi, producteur de noisettes confronté à l’impasse technique dans sa filière. « On ne se trompe pas de combat : celui de faire en sorte que les produits chimiques soient le moins toxiques possible [pour les agriculteurs], parce que les premiers qui s’empoisonnent, ce sont quand même eux », ajoute Frédéric Mazer.

Concernant les propositions sur le stockage de l’eau (actuellement supprimées du texte par les députés en commission), le syndicat veut aussi s’astreindre à un équilibre. Quand l’eau provient du ruissellement des neiges dans les lacs collinaires, Lionel Girardi, établi dans le Lot-et-Garonne, considère le stockage du surplus « naturel ». Mais les « mégabassines » où l’on « pompe directement dans les nappes phréatiques, c’est un contresens énorme », estime-t-il.

Le syndicat s’inquiète de l’impact de cette loi et veut continuer de défendre les petits producteurs, garants, selon eux, de la souveraineté alimentaire.

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